La France vient du fond des âges. Elle
vit. Les siècles l’appellent. Mais elle demeure elle-même au long du temps. Ses
limites peuvent se modifier sans que changent le relief, le climat, les fleuves,
les mers, qui la marquent indéfiniment. Y habitent des peuples qu’étreignent,
au cours de l’Histoire, les épreuves les plus diverses, mais que la nature des
choses, utilisée par la politique, pétrit sans cesse en une seule nation.
Celle-ci a embrassé de nombreuses générations. Elle en comprend actuellement
plusieurs. Elle en enfantera beaucoup d’autres ? Mais, de la géographie du
pays qui est le sien, de par le génie des races qui la composent, de par les
voisinages qui l’entourent, elle revêt un caractère constant qui fait dépendre
de leurs pères les Français de chaque époque et les engage pour leurs
descendants. A moins de se rompre, cet ensemble humain, sur ce territoire, au
sein de cet univers, comporte donc un passé, un présent, un avenir, indissolubles.
Aussi l’Etat, qui répond de la France, est-il en charge, à la fois, de son
héritage d’hier, de ses intérêts d’aujourd’hui et de ses espoirs de demain.
Nécessité vitale, qui en cas de péril
public s’impose tôt ou tard à la collectivité ! Dès lors, pour un pouvoir,
la légitimité procède du sentiment qu’il inspire et qu’il d’incorporer l’unité
et la continuité nationales quand la patrie est en danger.
Charles de Gaulle – Mémoires d’espoir I (Plon . Octobre 1970 . 314 pages)
premières lignes, soit les pp. 7 & 8
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