Chers amis, depuis longtemps ou depuis quelques mois, j'évoque avec vous - entre deux courriels à l'Elysée de suggestions, critiques ou voeux, presque jamais exaucés - un projet que j'appelle "ordalie", l'épreuve de toute une vie selon le jugement de Dieu. Le fameux chien qui, au "Moyen-Age", eut raison de l'assassin de son maître, que personne ne voulait soupçonner ou accuser.
De quoi s'agit-il ? Faute de pouvoir exercer la grande fonction, ce que je n'ai d'ailleurs jamais ambitionné, essayer de faire valoir au prince régnant quel qu'il soit, le bien commun, en chaque circonstance, en chaque tournant. L'appeler à sa conscience, l'appeler à se confier dans le bon sens, le discernement populaires, à choisir selon l'expérience et la vocation de notre pays, selon les immenses atouts, les acquis, les outils dont dispose notre pays, la France, à choisir vraiment la voie directe. Et partant à mettre en oeuvre la solidarité européenne, plus évidente que jamais, plus nécessaire que jamais pour les Européens, pour celles et ceux qui dans leur détresse de toute nature espèrent en eux, et pour le reste du monde, bien moins capable que la vieille Europe d'une réelle universalité. Et pourtant si exemplaire de patience et de ressource humaine pour ceux de ses continents dépourvus ou exploités. Nous, le monde, la France, nos concitoyens, nos proches, celles et ceux que nous aimons et qui nous aiment. Toutes ces rencontres d'un instant ou d'un regard, partout, à longueur de chacune de nos vies.
La preuve est d'ailleurs faite que seule la France peut inspirer l'Europe (la démocratie directe par l'élection directe de son président, avec prérogative du referendum européen), l'Allemagne au faîte de sa puissance : économie, personnalité d'Angela Merkel, ne l'a pas fait.
La preuve se fait pendant notre pré-campagne présidentielle qu'un exercice gouvernemental de gauche serait en tête du premier tour (les intentions de vote Mélencheon + Montebourg + Macron + Hollande) en se remémorant que jamais au premier tour Jacques Chirac (qu'on va bientôt panthéonisé selon le mensonge d'une image toujours si bien gérée) n'a dépassé 20% des suffrages exprimés. La preuve se fait aussi que la droite n'a à offrir qu'une expérience fort discutable (le traité de Marrakech charte du mondialisme, l'enlisement de l'Europe dans l'intergouvernemental sont son oeuvre et son époque) et qu'un autoritarisme sommaire, dangereux, en surenchère de ce qu'a pourtant établi, parfois à très grands risques et dans l'approximation juridique, la gauche version François Hollande.
Notre vie collective, à l'échelon national, n'est plus démocratique. Même les candidats bafouillant en hâte des referendums, des assemblées citoyennes, de la participation (alors qu'on railla tant de Gaulle quand il tenta de nous en inculquer l'obsession, thème déjà fréquent de ses discours en France libre puis combattante) en ont pris conscience.
Je veux donc participer à la campagne présidentielle. Y dire des choses simples, évidentes et de pensée, d'énoncé indépendants sur les dossiers de l'heure et en tous genres. Y témoigner de la vie concrète des consommateurs, des emprunteurs, des justiciables, des parents de jeunes enfants, des gens qui vieillissent, des malades. Je suis tout cela dans ma propre existence de septuagénaire, père comblé d'une fille de douze ans le 22 Novembre prochain (date de naissance de l'homme du 18-Juin), mari heureux d'une femme remarquable, de grande expérience la finance, des gestions éthiques et solidaires et à présent enseignante en économie et en allemand, que j'ai épousée un 18 Juin.
Je veux ainsi obtenir assez de voix pour - pendant tout le prochain mandat présidentiel quel qu'en soit le titulaire, quelle qu'en soit la titulaire - avoir accès, de force populaire, à son conseil. Puis faire venir à ce roi de cinq ans (puisse-t-il enfin ressembler à ce saint Louis sous son chêne à Vincennes qu'évoqua si admirablement Georges Pompidou dans son Noeud gordien, ouvrage posthume, écrit pendant sa courte traversée du désert) les suggestions, expériences, remontrances, sans aucune étiquette partisane qui se formeront et se diront selon des rencontres et organisations que la campagne présidentielle - si j'y participe - aura permis de susciter. Tribun du peuple, comme au temps du premier état de droit, celui de Rome. Rôle non écrit encore mais qui pourrait s'instituer, si je peux l'inaugurer, passant très vite la main vu mon âge.
Je termine un livre - qui sera peut-être à refaire ou à recomposer - c'est une lettre ouverte à François Hollande : vous serez réélu, mais par défaut et sans vous être converti. En même temps, seront édités les deux recueils de mes lettres et courriels à l'Elysée depuis dix ans : sous Sarkozy, sous Hollande. Le prochain tome doit être donné oralement au prochain régnant.
Il me faut les parrainages. Je vais les solliciter par internet. Obtenir des préfets les adresses électroniques professionnelles des élus ayant qualité constitutionnelle pour présenter une candidature. Selon leurs refus, mais je préviens le ministre de l'Intérieur de ma démarche, j'irai en Conseil d'Etat. J'essaierai de sensibiliser plus particulièrement quelques parlementaires ou quelques grands noms de notre littérature, qui sont multiplicateurs de soutiens et de marques d'intérêt. Si vous pouviez faire de même, simplement créer la rumeur qu'il y a un échappatoire et un élément d'avenir à construire, tout simple, pas énorme, mais utile.
Je ne regrette pas d'entreprendre pratiquement si tard tout cela - dont l'aboutissement sera proprement miraculeux - car l'ensemble de ce que nous vivons est éloquent : il met en évidence ce qu'il nous manque. Non pas une personnalité, plus aucune en France ne se "détache" parce qu'il n'est plus possible dans nos contextes, nos modes et nos structures d'expression et de pensée publiques d'émerger, même si l'on existe... mais un souffle, un élan national, une envie de démocratie, une conscience du souhaitable et du possible sous les ordres de personne mais par volonté nationale. Nous avons connu cela, et c'est ce souffle qui appellera des personnalités. Le 18 Juin ne fut pas un appel, mais une réponse. A ceux qui voulaient l'espérance et la raison de continuer notre pays.
Je vais vous demander conseil pour la rédaction de la notice pour les élus. Je souhaite que vous m'aidiez à constituer l'association nécessaire. Elle s'appellera tous au pouvoir, thème d'un article publié par Le Monde en 1972. Un site de ce nom va s'ouvrir notamment, pour "mettre en ligne" des textes depuis précisément cette date - d'une certaine manière, mon observation active mais anxieuse de notre vie politique nationale, est bien antérieure aux carrières de tous ceux qui battent actuellement nos estrades.
Toute suggestion, tout concours - pour le moment en influences et en rencontres - sont bienvenues.
J'ai confiance en chacune, chacun de vous. Vous êtes très peu nombreux, vous ne vous connaissez pas encore : général à trois étoiles, préfet de grande autorité, ancien chef d'Etat africain, maître des changes dans une banque centrale européenne, ancien ambassadeur sinisant allemand, jeune juriste spécialiste des "quartiers", pigiste dans les jeunes journaux parisiens (mon mentor pour l'écriture de "mon" livre), recteur de paroisse bretonne, avocat des demandeurs d'asile, camarades de collège jésuites tous deux dans le bénévolat et l'associatif le plus efficace, expérimenté... chef d'entreprise, spécialiste de la cyberguerre... Patronage intime : Michel Jobert, l'Abbé Pierre, Jacques Fauvet, Pierre Bérégovoy.
Si - grâce à Dieu et à nos efforts tranquilles mais précis - j'obtiens les cinq cent signatures, nous n'aurons aucun problème de financement. Ce sera tellement inédit. Ce sera aussi au premier tour de scrutin, la possibilité que tant attendent depuis plusieurs décennies, de voter blanc. Parce que les choix proposés ne correspondent à rien.
Fraternellement et merci d'exister.
Comptez sur moi, autant qu'humainement nous pouvons faire cas de nos forces et capacités.
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