Aujourd’hui,
je doute. Je doute de mes capacités, de chacune des capacités faisant
l’autonomie, la créativité d’une personne humaine. D’aimer, je n’ai jamais
douté jusqu’à ces années-ci, signe qu’en fin j’avais commencé d’aimer et que
chaque jour je mesure que je n’aime ni assez ni vraiment selon l’attente de qui
m’aime. de ma volonté de servir notre pays et d’être utile à autrui, je ne
doute pas non plus, mais de mes moyens. Au Val-de-Grâce, emmailloté et presque
nu, Bernard Tricot va mourir mais il m’accueille : il me dit nettement, je
voudrais pouvoir encore servir ! J’avais commencé de le visiter chez lui,
rue de la Cure à Paris, pour apprendre davantage de la relation entre de
Gaulle, président de la République, et Maurice Couve de Murville, son ministre
des Affaires étrangères, le dernier de ses Premiers ministres, l’homme de sa
confiance politique au sens où l’homme du 18-Juin entendait la politique.
J’apprenais, davantage encore qu’en l’ayant lu, l’humilité de ceux qui avaient
été distingués pour servir au plus près le Général. L’humilité de se défier
désormais de sa propre mémoire, de renvoyer à un livre, l’un des siens, mais
encore l’ambition du mot juste, de la vérité donc. Il y eut des époques de
notre histoire politique quotidienne où les mots étaient pesés, donc audibles.
Dire ce que je comprends de maintenant, ce que j’ai recueilli pendant cinquante
ans certainement, soixante, soixante-dix ans eut-être. Mais comment être lu
sans lasser ? et quelle enceinte ? le tête-à-tête finalement avec
vous selon ces pages.
De mes
convictions, je n’ai jamais douté, pas vraiment non plus de leur application à
l’actualité et aux cas d’espèces, tout simplement parce que je ne les ai
acquises ni de lectures, ni selon quelque ambition de les monnayer. J’ai rencontré,
enquêté sur la mort politique et le rayonnement national, mondial d’un homme
dont j’ai été contemporain jusqu’au 9 Novembre 1970. C’est dans l’ile
pétrolifère de Kark, dans le golfe Persique, puisque cette île et ces
installations sont iraniennes, que j’ai décidé d’être à
Colombey-les-Deux-Eglises le 12. Je venais d’apprendre à Téhéran, en déjeunant
seul à seul avec l’attaché culturel près notre ambassade, que celui dont je
parlais au futur, et donc au possible encore, venait de mourir. Je me suis enfui
aux toilettes du restaurant, j’ai pleuré. Ce que je comprends de la politique,
de la vie publique, ce que je veux de notre pays, je le tiens d’un homme que je
n’ai vu qu’une seule fois, autrement qu’en images télévisées, bien moins
fréquentes que maintenant, d’abord parce que le général de Gaulle n’imposait
pas continuellement son image ni ses dires : la souveraineté et
l’indépendance avec laquelle il exerçait les fonctions et les prérogatives
qu’il avait lui-même créées pour ses successeurs, étaient telles qu’aucun
rappel à l’opinion et aux commentateurs audio-visuels ne fut jamais nécessaire
de 1958 à 1969. Et parce qu’en famille, nous n’eûmes la télévision qu’en 1967,
au bon moment, il est vrai car la bataille rageait, celle d’élections
législatives gagnées de justesse par ceux se réclamant du régime, sinon du
gaullisme. Une des branches de la famille Michelin que j’étais en train
d’intégrer, au début de ma scolarité à l’Ecole nationale d’administration –
fiancé à la plus proche amie de la première de mes sœurs – avait depuis
davantage de temps la télévision : dans ma future belle-famille, j’ai
regardé et écouté plusieurs fois de Gaulle. Il s’agissait vraiment du diable en
personne, parce qu’il était l’Etat et que l’entreprise ne peut vraiment
prospérer s’il y a un Etat. Je schématise bien sûr. Mais comme aujourd’hui les
intégristes, dans l’Eglise de France, et comme chacune de leurs ramifications,
chacun de leurs sites, il s’agissait de vivre en soi seulement et de se garder
du dehors, un monde extérieur néfaste et dont dogmatiquement on cultivait
l’idée de sa nuisance absolue. J’y gagnais une forte documentation, recueillie
sur recommandation, au patronat français pour exposer ce que sont les petites
et moyennes entreprises pour l’économie française, mais ne fus certainement pas
brillant. Par ailleurs, mon beau-père putatif – destinataire pour hommage de
chacune des parutions dans la collection de la Pleiade dont il ne décachetait
jamais la cellophane protégeant le ou les volumes – me trouva « des
traits de caractère incitant à la prudence ». J’aimais sa fille, mes
parents, mes ascendants étaient fort loin des fortunes industrielles que
j’allais cotoyer, mais dûment averti que la société en commandite interdisait
tout commerce des décisives actions. Je n’étais pas aimé, j’avais distrait, je
mis plus de dix ans à me consoler. Par moi-même, non par toutes celles qui
ensuite me séduisirent ou à qui je plus. Cet épisode, une véritable aventure
tant les quelques mois de projets communs et de sortie ensemble, mais jamais
d’entrée au lit, sauf quelques allongements dans la loge du concierge : la
famille de mon élue avait hôtel particulier, petit jardin et semi- immeuble
faisant face privativement, avait clos
une décennie précédente, pas heureuse non plus : mon interrogation sur une
vocation religieuse, qui n’avait reçu aucune réponse, et ne s’est épanouie que
ces années-ci sans habit ni titre ni règle, simplement par la tentative de
communiquer ce qui me structure et me maintient en vie, c’est-à-dire en goût de
vivre.
J’avais donc
accueilli de Gaulle en particulier. L’hostilité de ma belle-famille pour
quelques mois n’était pas isolée. Quand, en 1958, reprenant un train en
patrouille scoute après que nous ayons crapahuté entre les rochers de la forêt
de Fontainebleau, j’avais vu à l’affiche des kiosques de journaux, c’était la
Pentecôte, que les parachutistes, « nez-de-cuir » spécialement
venaient de prendre le contrôle de la Corse, je comprenais que la situation
devenait grave. J’avais dix ans quand mon père me commenta les treize tours de
scrutin pour élire, au congrès de Versailles, le successeur de Vincent Auriol
que son accent avait caricaturé (son exercice de ministre des Finances pour le
Front populaire aurait dû le caractériser davantage mais le propre des commentateurs
sur grandes ondes est l’amnésie et c’est cela qu’il est le plus facile et
courant de yransmettre aux auditeurs puis aux téléspectateurs). Les fonctions
du président de la République sous la Quatrième République étaient moins
illusoires qu’il n’a été dit depuis. Elu en Décembre 1953, René Coty a
sciemment empêché le retour de Pierre Mendès-France au pouvoir à la suite des
élections générales anticipées du début de 1956, et s’il n’avait pas menacé de démissionner
au cas où le régime d’alors n’accepterait pas un autre retour, celui du
« plus illustre des Français », de Gaulle, probablement, aurait eu
encore bien davantage à faire en Mai 1958. Mes parents qui avaient opté pour
d’Egypte, revenir dans le France de Vichy au printemps de 1942, me questionnèrent
alors : criait-on au collège, en cour de récréation ? de Gaulle au
poteau ! Des amis de Suisse, dans la profession de mon père, nous
proposaient un asile sûr. L’homme de Londres et des communistes était exécré.
Mon grand-père maternel, dans son vieil âge, tomba de son lit parce qu’il
voyait en rêve entrer de Gaulle dans sa chambre à coucher, et ne pas soulever
son chapeau…
à ma table de travail, Reniac
le vendredi 26 août 2016 de 11 heures 40 à 12
heures 35
je répondis
que nous vivions le contraire, enthousiastes. La nouvelle des parachutages à
Suez, pour une fois en complet accord avec l’Angleterre, nous l’avions
accueillie, deux ans plus tôt avec bonheur, c’était la revanche sur le désastre
de Die Bien Phu. La suite avait été une humiliation de plus. De Gaulle, c’était
notre jeunesse, la victoire : ce le fut. Mes parents votaient rue Molière,
dans l’ouest de Paris, les « beaux quartiers » et pour eux,
c’était non ! quoique l’émigration en Suisse ait perdu toute urgence. A la
Libération, un oncle par alliance, milicien dans les Pyrénées occitanes,
vigneron et bonapartiste, maurrasien aussi, s’était fait prendre place des
Ternes en ayant risqué, en Janvier 1945, d’aller voir sa fille nouvelle-née
dans la capitale. Deux jours de dénégation pour qu’on recherche, au lieu de
lui, un de ses frères et loin, n’obtinrent rien mais condamné à mort, il fut
grâcié, emprisonné à Saint-Martin-de-Ré puis interdit de séjour, quelque temps,
dans ses terres et villages. Mon père avait reçu la francisque et vécut l’automne
de 1944 à la Santé. Plus tard, ce furent les trains du vendredi soir vers la
Baule, les maris arrivaient avec les abonnements à Tintin et autres courriers
de moindre importance, mais, sous de Gaulle et censément les communistes,
c’étaient les épouses qui faisaient queue pour les parloirs. A Noël, mon père
revint. J’avais dix-huit mois et n’ai gardé aucun souvenir propre de l’épisode.
Cheminot comme son propre père, polytechnicien aussi, démissionnaire de l’armée
en 1905 quand le général André, ministre de la Guerre tenta de ficher les
officiers selon leurs opinions religieuses et que le colonel Pétain – entre
autres – répondit qu’il ne saurait le faire puisqu’à la messe il était toujours
au premier rang, mon grand-père maternel accepta, proche de la retraite, la
mission de réorganiser les chemins de fer corses. L’île de Beauté était occupée
par les Italiens, il ne lisait pas les journaux et fut surpris par le
débarquement allié. A la Libération, il était donc, lui encore, en prison, avec
pour compagnon l’évêque d’Ajaccio, au seuil du Sahara. J’avais donc de solides
antécédents anti-gaullistes et donc de droite. Préconisant le vote oui au
referendum fondateur de notre actuelle République, le Comte de Paris avait donc
heurté. Beaucoup plus, j’aurai l’honneur de plusieurs entretiens tête-à-tête,
affectueux et passionnants, avec le Prince.
Mon acte de
naissance, en opinion politique personnelle, a plusieurs dates. Un autocar, la
radio, la route de Paris aux Alpes, du ski en vacances de Noël 1960, la campagne
du referendum sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics en Algérie. Je
n’ai aucune culture civique encore quoiqu’entré à l’Ecole libre des sciences
politiques et lisant Le Monde depuis
quatre mois déjà : recommandation expresse de notre maître de conférences,
Jean Maheu, fils de René, fiable et parfaitement représentatif de cette si
forte ambiance de dévotion à l’Etat et au service public : elle a
caractérisé les débuts de cet intense redressement français. Je suis effondré,
elle peut l’emporter cette coalition de tous les partis politiques. Le
mouvement soutenant de Gaulle n’en paraît pas un, ce sont nous et pas un parti
qui voulons de Gaulle. Les barricades ensuite. L’évidence est l’attente de tous
les Français, mes parents compris, quand s’annonce une « allocution
radioffusée du président de la République » : qu’allons-nous
apprendre à propos de l’Algérie ? c’est l’unique pensée, l’unique attente
et seul de Gaulle peut dégager la solution. La confiance est absolue. L’idée m’est
venue, peu après, de faire éfcrire à l’ensemble de ma troupe scoute une lettre
de soutien à de Gaulle. Pourquoi ne l’ai-je pas mise à exécution. Trente
adolescents et moi les y amenant, devant l’homme du 18-Juin, à l’Elysée. Mais
alors et pour moi, le Général n’est pas l’homme du 18-Juin, il ne se pense pas
au passé, il est quotidiennement le président de la République, le pays
fonctionne, l’O.A.S. ne vaincra pas et si, dans les premières heures où fut
commentée la tentative de putsch à Alger, j’ai – sur la cendrée du stade où
Sciences-Po. nous expédiait chaque fin de semaine – entendu un de mes
camarades, courant à mes côtés, baver de haine contre de Gaulle et tout
abandon, et donc un instant imaginé une Algérie française mais indépendante de
la métropole, afin de dégager celle-ci de la guerre, les premiers mots de
l’adresse gaullienne au pays me convainquirent que nous allions tout perdre si
le coup réussissait. Jean Maheu avait été proche de nous envoyer en corps place
Beauvau y recevoir les armes nécessaires. Je commencerai alors de beaucoup lire
sur notre histoire politique, d’y discerner de la haine, des préjugés et en
regard, en dénégation quelques personnalités. A détailler les ambiances, ce qui
les constitue et le rayonnement, l’efficacité de certains, je comprendrai que
de Gaulle – simplement – incarne le pays dans ce que celui-ci peut le mieux
être et faire. Pour le referendum sur l’élection au suffrage universel direct
du président dee la République, donc du successeur, je n’ai pas encore l’âge de
voter, le résultat me suffit et quand est prononcée la dissolution que de
Gaulle décide tandis qu’il se trouve à des manœuvres militaires, je ne suis pas
anxieux. Le pli est pris : le Général gagne à tous coups. Beaucoup en
doutent à l’époque, je fais alors la connaissance d’un souverain du
commentaire, François Mauriac selon quelques lignes de son bloc-notes que je ne
lisais pas et que rapporte Le Monde.
La question posée par referendum ne lui plaisait pas, mais – formule et vérité
– dans le doute, il faut choisir d’être fidèle. Cela vaut en tout et ce m’est
demeuré. Je m’étonnerai, deux ans plus tard,
qu’un tel écrivain se risque à composer un de Gaulle aussi favorable. Ce
n’était guère courant. Mon journal rapporte ensuite que contrairement à
l’ensemble des pronostics, quelqu’un – je ne me souviens plus qui, mais proche
de la place Beauvau – prévoit la victoire des gaullistes. Tout n’est
plus, dès lors, que confirmation. Je suis à Nouakchott quand pour la
première fois, est mise en œuvre la nouvelle procédure pour élire le président
de la République. Je marche entre les bâtiments et villas, très distannts les
uns des autres, flottant semble-t-il sur le sable ôcre que parcourent de
curieux caprins, amateurs de cartons et papiers, et que cependant l’on appelle
sur place des moutons. C’est la nuit. Il n’y a pas encore dix-mille habitants
dans cette capitale artificielle d’une République de cinq ans d’âge en
souveraineté et indépendance. De partout, une seule radio est écoutée, elle
annonce les résultats, le ballotage, la Mauritanie, l’Afrique, le monde sont
passionnés, il s’agit de la France certes, il s’agit surtout du général de
Gaulle et de la pérennité de notre redressement. Je ne vois donc pas les
entretiens présidentiels montés par Etienne Burin des Roziers, secrétaire général
de l’Elysée avec Michel Droit, je n’ai pas connaissance non plus des propos et
images de François Mitterrand, de Jean Lecanuet. Pour le premier vote mon père,
par haine du champion de la dernière guerre, pour le second vote ma mère. En
1981, par amour maternel – il s’agit de moi cette fois – elle votera François
Mitterrand. Il est vrai que comme beaucoup en sensibilité de droite et
quqoiqu’abonnée de toujours au Figaro,
elle est agacée par Valéry Giscard d’Estaing et va affectionner Jacques Chirac.
François
Mitterrand, sur le petit écran, je l’écoute et le vois – avec admiration, ce
qui ne me paraît pas contredire mon attachement pour de Gaulle – pour la
première fois dans le salon de « mon » préfet, directeur de stage
pour l’E.N.A. Vitalis Cros, a été le préfet de police quand l’orde fut donné de
tirer rue d’Isly. Dans les tiroirs du directeur de son cabinet (qui obtiendra
sa première sous-préfecture à Ussel, site de Jacques Chirac (j’abhorre la
terminologie féodale qu’affecte depuis trente ou quarante ans les
commentatires : untel dans son fief de… sommes-nous contemporain de la
prise de Constantinople ou de la formation du domaine royal en Ile-de-France, à
étudier l’emprise capétienne selon les diplômes notariés que revêt le sceau du
dynaste ?), je trouve des circulaires de l’époque algérienne : elles
émeuvent par une certitude que la suite a montrée sans fondement. Fils de
Vercingétorix Cros et entré dans la préfecorale hors concours quand, en 1944,
il prit d’assaut la sous-préfecture de Narbonne, dont il était de naissance
ressortissant), « mon » préfet, Vitalis, m’enseigne – fort de son
second mariage et sans doute d’une infiortune au cours du premier – que ce sont
les femmes qui choisissent : j’ai vérifié que c’est vrai, sinon jamais je
ne me serai résolu et quelle ne serait pas aujourd’hui mon errance ? celle
d‘ailleurs d’un homme vieilli et dépourvu. Il m’apprend aussi qu’en politique,
il faut la mémoire des noms et pour assurer à ses invités, commensaux et
partenaires (obligés, d’autant qu’à l’époque c’est le conseil général qui paye
l’hôtel et les frais de bouche du représentant de l’Etat dans le département),
il donne à chacun le sien. Ce qui dans mon éducation familiale est du dernier
commun. Il boît à la République, ce qui m’étonne aussi, c’est donc l’usage. A
ses côtés et à ceux de l’évêque de Blois, Mgr. Goupy que je visite et qui me
plaît cmme homme et comme saint, attentif et de foi, j’écoute, au garde-à-vous,
devant le monument aux morts, le discours du général de Gaulle pour le cinquantenaire
de la bataille de Verdun. Il s’agit de Pétain et c’est mieux que bien dit.
Vitalis Cros a donc des références acceptables pour m’initier à François
Mitterrand, je prends l’opposant au pied de la lettre, il est convaincant,
convivial. Le préfet de Loir-et-Cher le juge menteur jusqu’à la ponctuation.
La tempête
inattendue de Mai, en 1968, la débâcle du franc que je vis en banque alsacienne
à Strasbourg comme une revanche explicite de l’O.A.S. et des tenants de
l’Algérie française, faute que le colonel Bastien-Thiry ait réussi son attentat
– c’est en tout cas ce que m’exposent certains des hiérarques de
l’établissement, il est vrai de l’ « intérieur » et non
dialectophones – puis la campagne pour l’ultime consultation dans les premiers
mois de 1969, me désespèrent. Je sens que c’est perdu, que tout est perdu, le
30 Mai ou le 25 Novembre, reprises de main par « la magie du
verbe », ne sont qu’un bonheur aigu mais éphémère. Le temps de la
nostalgie, puis de ma résolution, de la volonté de comprendre ce qu’il s’est
passé et pourquoi a-t-on fini, en mon pays, par ce paradoxal désaveu, commence
avec mon entrée dans l’administration. De mes vingt-six ans à mes
soixante-quatorze ans bientôt, je n’ai pas lâché ce fil directeur. Mais comment
ne pas douter alors ? au départ de 1969… quand personne – qui soit bien
placé ou qui dipose d’une solide notoriété aux côtés de celui qui, certes
tombé, n’en finira plus de grandir dans l’appréciation nationale – ne propose
une réelle continuité. Moyennant toute imagination, bien sûr. Celle que les
circonstances, de 1969 à nos jours, inspirent avec force, constamment. Et
comment aujourd’hui comprendre ? que le plus simple de l’ensemble de nos
traditions, expériences, institutions nationales ne soit pas mis à contribution
pour des missions apparemment nouvelles : ratifier et assurer les
nouvelles consistances et cohésions de notre peuple, projeter enfin l’Europe
vers une force et une identité qui manquent au monde actuel. Dans ces deux
registres, personne depuis plus de vingt ans n’apparaît, personne ne m’a
inspiré confiance, que quelques semaines une espérance tenant chaque fois plus
à moi, à quelques-uns ou beaucoup de nos concitoyens, qu’au nouvel élu.
le même vendredi, à la pointe de Bill,
pendant l’école de voile de notre fille,
de 14 heures 37à 16 heures 20.
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