wikipédia – en ligne mercredi 10 août 2016
Martin
Niemöller
Le pasteur Martin Niemöller à La Haye en 1952 (Nationaal Archief).
Données clés
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Nom de naissance
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Friedrich Gustav Emil Martin Niemöller
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Naissance
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Décès
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Nationalité
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allemande
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Profession
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Sommaire
Biographie
Jeunesse
Fils du pasteur luthérien Heinrich Niemöller et de sa femme Paula née Müller, il est élevé dans un milieu conservateur. En 1900, il déménage à Elberfeld où il termine sa scolarité par l'obtention de l'Abitur (équivalent du baccalauréat).Première Guerre mondiale
Quelques mois après le début de la Première Guerre mondiale, il rejoint la flotte sous-marine en 1915 et sert sur plusieurs sous-marins où il est formé à bord du U-3. Il est ensuite affecté en février 1916 à bord du U-73 en tant que second officier, sous le commandement de Gustav Sieß. À partir de janvier 1917 il sert à bord du U-39 commandé par Walter Forstmann. Ce sous-marin coule 35 navires, la Kaiserliche Marine pratiquant alors la guerre sous-marine à outrance. Il écrit dans ses mémoires, après avoir assisté au torpillage d'un navire de transport : « Ce 25 janvier 1917 a marqué un point de non-retour dans ma vie, car il m'a ouvert les yeux sur l'impossibilité absolue d'un univers moral1. »Niemöller est promu premier officier et rejoint l'U-151 de Waldemar Kophamel en août 1917.
Le 15 juin 1918, il obtient son propre commandement avec le UC-67, et coule avec ce sous-marin trois navires alliés.
Entre-deux-guerres
Carte de membre de l'Église confessante signée par
Niemöller. Berlin-Dahlem, 1934.
Après la guerre pour laquelle il a été décoré, il devient brièvement
agriculteur et s'oriente finalement vers la théologie protestante de 1919 à
1923. Il est ordonné en 1924 et devient pasteur à Dahlem
en 1931.Au moment de la montée en puissance du pouvoir nazi, qui noyaute peu à peu l'Église allemande, le pasteur Martin Niemöller, pourtant partisan du régime hitlérien2 et ancien commandant des Corps francs3, appelle les pasteurs hostiles aux mesures antisémites à s'unir au sein d'une nouvelle organisation, le « Pfarrernotbund (de) », la « Ligue d'urgence des pasteurs », qui respecterait les principes de tolérance énoncés par la Bible et la profession de foi réformatrice. Cet appel a un grand écho : à la fin de l'année 1933, 6 000 pasteurs, soit plus d'un tiers des ecclésiastiques protestants, ont rejoint ce groupe dissident.
La « Ligue d'urgence des pasteurs », soutenue par des protestants à l'étranger, adresse au synode une lettre de protestation contre les mesures d'exclusion et de persécution prises envers les Juifs et envers les pasteurs refusant d'obéir aux nazis. Malgré les protestations, Martin Niemöller est déchu de ses fonctions de pasteur et mis prématurément à la retraite au début du mois de novembre 1933. Mais la grande majorité des croyants de sa paroisse décide de lui rester fidèle, et il peut ainsi continuer à prêcher et à assumer ses fonctions de pasteur.
Niemöller est arrêté en 1937 et envoyé au camp de Sachsenhausen. Il est ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau.
Après-guerre
Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945, il se consacre par la suite, jusqu'à sa mort en 1984, à la reconstruction de l'Église protestante d'Allemagne et prend de plus en plus de distance avec les milieux conservateurs de ses origines pour devenir un militant pacifiste. Il est l'auteur de Quand ils sont venus chercher... , faussement attribué au dramaturge Bertolt Brecht4,5. La forme initiale exacte et l'origine de ce poème ne sont pas connues avec certitude5,6. Son texte a évolué au fil du temps, la première version daterait probablement de 19465,6, pour ne prendre la forme d'un poème qu'au début des années 19505. Le contenu ci-dessous est une traduction de celle reconnue définitive par la Fondation Martin Niemöller4.« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester. »
Notes et références
- Jay Winter et Blaine Baggett (trad. Ania Cambau), 14-18 : le grand bouleversement, Paris, Presses de la Cite, 1997, 432 p. (ISBN 978-2-258-04809-6 et 2-258-04809-5, OCLC 38493936, notice BnF no FRBNF36188601).
- (en) Leo Stein, « Niemoeller speaks! An Exclusive Report By One Who Lived 22 Months In Prison With The Famous German Pastor Who Defied Adolf Hitler » [archive], The National Jewish Monthly, sur history.ucsb.edu, mai 1941 (consulté le 18 mars 2014), p. 284–5, 301–2.
- (de) « Biographie – Vom U-Boot zur Kanzel zur Protestdemonstration: Stationen aus dem Leben Martin Niemöllers » [archive], sur martin-niemoeller-stiftung.de, site officiel de la fondation Martin Niemöller (Martin Niemöller Stiftung), 17 septembre 2005 (consulté le 18 mars 2014).
- (de) « Als die Nazis die Kommunisten holten... » [archive], Martin Niemöller Stiftung, 22 septembre 2005.
- (en) Harold Marcuse (en), « Martin Niemöller's famous quotation » [archive], sur history.ucsb.edu, UC Santa Barbara, 12 septembre 2000, mise à jour 23 décembre 2014 (consulté le 10 février 2016).
- (en) John Simkin, « Martin Niemöller » [archive], sur spartacus-educational.com, Spartacus Educational (en), septembre 1997 et août 2014 (consulté le 10 février 2016).
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
- Martin Niemöller, sur Wikiquote
Articles connexes
Liens externes
- (de) Fondation Martin Niemöller
- (en) Autre biographie
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